Conflit Anglophone au Cameroun : Nouvelle Attaque Meurtrière dans le Sud-Ouest

Le conflit armé entre les séparatistes anglophones et le gouvernement camerounais continue de faire des ravages, avec une nouvelle attaque meurtrière survenue dans le village d’Egbekaw, dans la région du Sud-Ouest, dans la nuit du 11 août 2024. Cet incident tragique a causé la mort d’au moins 20 personnes, dont des femmes et des enfants, et a laissé plusieurs autres grièvement blessées.

Détails de l’Attaque

Selon les autorités locales, l’attaque a été perpétrée par des combattants séparatistes armés, qui ont pris d’assaut le village à 4 heures du matin, surprenant les habitants endormis. Les assaillants, armés de fusils et de machettes, ont ouvert le feu sur les habitants avant de mettre le feu à une dizaine de maisons. Le préfet du département de la Manyu, où se trouve Egbekaw, a confirmé que les séparatistes sont responsables de cette attaque, qu’il a qualifiée d’acte terroriste.

Un habitant du village, qui a souhaité rester anonyme pour des raisons de sécurité, a décrit la scène comme étant “horrible”, expliquant que plusieurs corps ont été retrouvés calcinés sous les décombres des maisons incendiées. “Nous avons déjà sorti 23 corps des décombres, certains sont méconnaissables à cause du feu”, a-t-il ajouté.

Un Conflit Sans Fin

Depuis 2016, le Cameroun est plongé dans un conflit armé dans ses régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où des groupes séparatistes réclament l’indépendance de ces zones pour former un nouvel État appelé “Ambazonie”. Ce conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, selon les Nations Unies. Les ONG internationales et locales ont maintes fois dénoncé les exactions commises par les deux camps, avec des civils souvent pris au piège au milieu des affrontements.

Le gouvernement camerounais, dirigé par le président Paul Biya depuis 41 ans, a adopté une ligne dure contre les séparatistes, qualifiant systématiquement ces groupes de “terroristes”. Cependant, les efforts pour trouver une solution pacifique à ce conflit se sont jusqu’à présent soldés par des échecs, et les violences continuent d’endeuiller les populations locales.

Réactions et Conséquences

Cette dernière attaque a suscité une vague de condamnations tant au niveau national qu’international. Les autorités camerounaises ont promis de renforcer la sécurité dans les zones touchées par le conflit, mais les habitants, épuisés par des années de violence, expriment leur scepticisme quant à la capacité du gouvernement à protéger les civils.

Certains observateurs estiment que cette escalade de la violence pourrait être liée à des événements politiques imminents, notamment l’anniversaire de l’accession au pouvoir de Paul Biya le 6 novembre, date qui est souvent marquée par des tensions accrues dans le pays.

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