Retrait de l’agrément du Synafoc par la Fecafoot : Geremi Njitap répond à Samuel Eto’o
Dans un contexte de tensions croissantes entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et le Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc), le président du Synafoc, Geremi Njitap, a adressé une réponse directe à Samuel Eto’o, président de la Fecafoot. Cette confrontation, marquée par des désaccords sur le statut et les droits du Synafoc, met en lumière des enjeux importants pour le futur des footballeurs camerounais et la structuration de leurs droits au sein de la Fecafoot.
Une convocation controversée
Le Synafoc, sous la présidence de Geremi Njitap, est depuis longtemps le garant des intérêts des footballeurs au Cameroun. Cependant, ce rôle est remis en question depuis que la Fecafoot, présidée par Samuel Eto’o, a introduit une proposition de retrait de l’agrément du Synafoc en faveur de l’Association Nationale des Footballeurs Camerounais (ANFC). Cette nouvelle association, soutenue par la Fecafoot et présidée par Lucien Metomo, ancien membre du Synafoc, semble destinée à remplacer le Synafoc dans la représentation des joueurs.
En réponse à cette convocation pour l’Assemblée Générale du 16 novembre, où le retrait de l’agrément sera discuté, Geremi Njitap a transmis un courrier dans lequel il expose ses préoccupations quant à la procédure suivie par la Fecafoot. Il reproche notamment à Samuel Eto’o d’ignorer les processus juridictionnels internes de la Fédération, appelant au respect du droit et à une gestion impartiale des différends.
Les arguments juridiques de Geremi Njitap
Dans son courrier, Geremi Njitap fait état de plusieurs points qui soulèvent des questions sur la légitimité de l’action de la Fecafoot. Il note d’abord la présence de deux propositions de retrait d’agrément formulées respectivement par Nkou Mvondo, membre du Comité Exécutif de la Fecafoot, et Tchounde Louis, président de la Ligue Régionale de Football du Sud. Cependant, il reproche à la Fecafoot de ne pas lui avoir transmis la demande d’agrément de l’ANFC, laissant planer des doutes sur l’équité de la procédure.
De plus, Njitap souligne que les reproches adressés au Synafoc, tels que le non-paiement de cotisations ou son statut de syndicat au lieu d’association, sont des questions qui relèvent du ressort des organes juridictionnels de la Fecafoot. Il estime que seul un traitement dans un cadre juridictionnel neutre pourrait garantir un procès équitable et le droit à la défense du Synafoc. Par conséquent, il demande à Samuel Eto’o de renvoyer les plaintes vers ces organes pour un jugement compétent.
Un conflit de vision sur la représentation des joueurs
Ce conflit semble également refléter une divergence de vision sur la représentation des footballeurs au Cameroun. D’un côté, le Synafoc, en tant que syndicat, cherche à protéger les droits des joueurs et à défendre leurs intérêts dans les conditions de travail, les salaires et les droits sociaux. De l’autre côté, l’ANFC, soutenue par la Fecafoot, pourrait représenter une nouvelle approche de la gestion des relations entre les footballeurs et l’instance dirigeante.
L’initiative de la Fecafoot de créer et soutenir une nouvelle association, l’ANFC, soulève des interrogations sur l’indépendance et l’autonomie des structures représentant les footballeurs. En choisissant de soutenir une organisation dirigée par un ancien membre du Synafoc, Samuel Eto’o semble privilégier une approche plus contrôlée de la représentation des joueurs. Ce choix est perçu par certains observateurs comme une tentative de centraliser davantage le pouvoir au sein de la Fecafoot, au détriment de l’indépendance du Synafoc.
Réactions et implications pour l’avenir
La lettre de Geremi Njitap a suscité des réactions variées au sein du milieu sportif camerounais. Pour certains, elle représente une « leçon juridique » adressée à Samuel Eto’o, un rappel des procédures à suivre dans un contexte de gestion des conflits internes. D’autres y voient une tentative de Njitap de défendre l’indépendance du Synafoc face à une Fédération perçue comme voulant imposer son contrôle sur tous les aspects de la vie footballistique camerounaise.
L’issue de cette confrontation pourrait avoir des conséquences significatives pour les footballeurs camerounais. Si le Synafoc perd son agrément, les joueurs risquent de perdre une structure qui défend leurs droits au niveau syndical. Cela pourrait limiter leur capacité à revendiquer de meilleures conditions de travail, à exprimer leurs préoccupations librement, et à bénéficier d’une organisation véritablement indépendante de la Fédération.
La suite des événements
La prochaine Assemblée Générale de la Fecafoot, prévue le 16 novembre 2024, sera décisive. Si le retrait de l’agrément du Synafoc est voté, cela marquera un tournant dans la représentation des footballeurs camerounais. Les observateurs s’attendent à ce que Geremi Njitap, fort de son expérience et de sa connaissance des mécanismes juridiques sportifs, continue de défendre les intérêts des joueurs et du Synafoc.
Dans le contexte actuel, ce débat dépasse le cadre du football et pose la question de l’autonomie des syndicats et de la liberté d’association dans le sport camerounais. Les résultats de cette Assemblée Générale pourraient inspirer d’autres syndicats sportifs dans le pays et redéfinir la manière dont les organisations sportives interagissent avec les instances fédérales.
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